Nestlé, eaux minérales et pollution : ce que l’on ne dit pas
Dans notre dernier article, nous annoncions avec inquiétude que 97 % des eaux souterraines en France sont contaminées par des pesticides, et que 20 % dépassent les seuils réglementaires.
Ce qui est sous le radar n’apparaît que rarement sur l’écran de nos médias. Mais lorsqu’il s’agit des eaux du groupe Nestlé — Hépar, Vittel, Contrex ou Perrier —, connues dans le monde entier, la donne change : leur pollution bactériologique, ou à l’arsenic dans le cas de Vittel, a fait le tour du globe.
Tous les débats et agitations qui secouent le landerneau politique français sont peut-être utiles, mais passent à côté du point essentiel :
→ Pourquoi Nestlé, qui investit massivement dans l’image de marque de nos eaux minérales françaises pour en tirer d’importants profits, ne s’est-il pas attaqué immédiatement, dès 2021, au vrai problème ?
→ Pourquoi des eaux censées être naturellement protégées se retrouvent-elles polluées ?
→ Comment des eaux minérales, réputées mondialement pour leur pureté, ont-elles pu être dégradées à ce point ?
Pour gérer à court terme la perte de ventes, Nestlé a opté pour le strict minimum : ne pas embouteiller l’eau polluée, en appliquant discrètement des techniques de purification pourtant interdites pour les eaux dites « minérales naturelles ».
La santé des consommateurs a été préservée.
Mais soyons clairs :
La réglementation sur les eaux minérales naturelles garantit une origine et une composition stable, pas une meilleure qualité sanitaire que l’eau du robinet.
Aujourd’hui, Nestlé se débat dans une présomption de fraude, accusé d’avoir triché sur la nature de ses eaux, alors même que la qualité bactériologique de l’eau embouteillée était conforme.
Chez Paonia, nous aurions aimé entendre Nestlé hurler publiquement que ses captages sont pollués.
Qu’un vent de révolte se lève contre la pollution chronique — visible ou invisible — de nos nappes phréatiques.
Et qu’enfin, des mesures sérieuses soient prises pour lutter contre toutes les sources de pollution de nos eaux souterraines.
Nestlé n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Dans notre prochain article, nous verrons que d’autres grands noms ont aussi contourné les règles.
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